Ohé du village ! J'ai peur dans ce silence "abyssal". Quelqu'un peut-il venir ici me tenir compagnie. Je commence à déprimer à me parler toute seule sur cette île, tel Robinson Crusoë. Y a t-il un vendredi dans ce village. Oui je sais bien aujourd'hui c'est jeudi. Mais on peut rêver non ? Je lance une bouteille à la mer, sait-on jamais.


Mensy repart dans son nid toute triste, personne ne l'entend.

Mensy je veux bien être ton vendredi. Il est vrai que dans notre village c'est le calme plat. Ici au moins on est pas dérangé par les voisins. Je suis en train d'exporer tous les villages et je m'aperçois que nous avons tous les arbres pour nous excepté deux.

Oui, quel luxe incomparable, presque un village à nous deux. On va pouvoir faire les fous, courir, rire sans se faire rabrouer  par les voisins. J'adore cette idée moi. On commence tout de suite ? Allez le premier arrivé à la clairière aux fleurs se fait inviter par l'autre à dîner d'accord ? Prêt, c'est partiiiiiiiiiiiiii  !!!

Pffffffffffffffff courir, tujours courir. Non moi je refuse. Moi je serais plutôt du genre à choisir un arbre bien touffu, avec une branche assez large pour que je m'allonge dessus la tête à l'ombre et faire la sieste.

Alors tant pis pour toi, tu as perdu. J'ai droit à un succulent dîner de ta confection. Ben oui tu as déclaré forfait il me semble. Alors j'ai gagné, logique non ? On dit ce soir ? Allez à ce soir alors.
Mensy envoie un baiser à Corty d'un signe de patte et s'en va en courant cueuillir des fleurs pour ce soir.

Voilà j'ai cueuilli mon bouquet. J'espère que le repas est prêt Corty. Je peux venir ?

Corty les fleurs vont fâner :( 
Bon compris je dînerai donc seule ce soir encore. Pas grave je mettrai un miroir face à moi et je lui parlerai. Pas pour demander si je suis la plus belle, car là est bien le dernier de mes soucis. Pour lui demander combien de temps je vais devoir lui parler à LUI pour ne pas perdre la parole.

Toujours seule à parler à mon miroir. Pour ma survie et mon équilibre mental, je vais donc essayer de tenir mon journal moi Robinsone Crusoëtte. J'y mettrai mes humeurs, mes joies, mes doutes. Ca me fera une occupation pour ne pas sombrer dans la déprime. Bon je commence :
Aujourd'hui samedi, temps pluvieux. Je m'active dans mon nid tout en jetant de temps à autre un coup d'oeil par la fenêtre. Sait-on jamais ? Vendredi pourrait avoir l'idée de me rendre visite ?
Mais comme ma soeur Anne, je ne vois rien venir. Pas de problème, je vais lire tranquillement installée sur mon lit, un verre de jus de fruit à portée de patte.
 

Dimanche ...ensoleillé et venteux.
Je viens de faire un petit tour du village. Pas âme qui vive. Les quelques rares nids qui s'y trouvent semblent être frappés d'inertie. Aucun mouvement, aucun bruit. Je me dirige ver le lac, je m'allonge et je m'endors instantanément. Et dans mes rêves je vois une longue dame brune qui chante dans mes pensées :

Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac je m'étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part, Surgit un aigle noir,

Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer,
Près de moi, dans un bruissement d'ailes,
Comme tombé du ciel, L'oiseau vint se poser,

Il avait les yeux couleur rubis,
Et des plumes couleur de la nuit,
A son front brillant de mille feux,
L'oiseau roi couronné, Portait un diamant bleu,

De son bec il a touché ma joue,
Dans ma main il a glissé son cou,
C'est alors que je l'ai reconnu,
Surgissant du passé, Il m'était revenu,

Dis l'oiseau, ô dis, emmène-moi,
Retournons au pays d'autrefois,
Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Pour cueillir en tremblant, Des étoiles, des étoiles,

Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Comme avant, sur un nuage blanc,
Comme avant, allumer le soleil,
Etre faiseur de pluie, Et faire des merveilles,

L'aigle noir dans un bruissement d'ailes,
Prit son vol pour regagner le ciel,

Quatre plumes couleur de la nuit
Une larme ou peut-être un rubis
J'avais froid, il ne me restait rien
L'oiseau m'avait laissée Seule avec mon chagrin

Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac, je m'étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part, Surgit un aigle noir,

Un beau jour, une nuit,
Près d'un lac, endormie,
Quand soudain,
Il venait de nulle part, Il surgit, l'aigle noir...

Je me réveilles en sursaut, impressionnée par ces paroles mystérieuses et profondes. Et j'aperçois une silhouette vaporeuse, évanescente, qui disparaît lentement...lentement...