Lundi 28 mai. Je suis éffondré sur le sable près du feu. J'ai fait le tour du village et je n'ai vu âme qui vive. Je ne sais plus quoi faire. Manger, dormir ne suffit pas pour remplir la vie d'un kureuil. La communication est importante aussi.

Marid 29 mai. Je suis affaibli moralement. Toujours personne. Je n'ai plus de force à lutter contre la solitude. Je vais m'endormir et laisser le temps agir. Peut-être quelqu'un trouvera mes écrits et en tirera quelques profits à savoir que la solitude est la pire des choses.

Mercredi 30 mai. Le plus terrible c'est que je n'ai plus sommeil. Allez Corty un petit footing afin de retrouver la forme. Je sais que Mensy ne se laisserait pas abattre. Le premier qui arrive au gué pour chercher des baies à gagner.  Houlà la prochaine fois il ne faudra pas que je m'endorme au soleil moi. Je parle comme si quelqu'un faisait la course avec moi. Au moins je suis sûr de gagner

Mercredi 30 mai, non loin de là...

Bizarre, j'ai cru entendre Corty parler. Houlà le soleil me tape sur la tête et la solitude aidant, voilà que j'entends des voix. Je me suis perdue dans cet immense village, je ne trouve plus mon chemin. Le problème est que le temps passe vite. Je dois trouver un abri pour la nuit. Demain je chercherai ma route à la levée du jour.

Mensy se construit un abri de fortune et s'apprête à y passer la nuit.



Elle se couche et soudain une grande tristesse l'envahit. Elle se demande où est passé Corty. L'a t-il oubliée ? Elle n'a  plus aucune nouvelle. Elle s'endort avec peine et ses rêves sont peuplés de cauchemards et de dragons. Mais toujours Corty y apparait et la sauve. La nuit est fort agitée pour notre  Robinsone Cruzoette improvisée.

Parviendront-ils à se retrouver nos deux cureuils ? Qui peut le savoir ? Attendons la suite...

Jeudi 31 mai. Corty est réveillé par la pluie qui s'est mise à tomber avec force. Il est frigorifié et le feu s'est éteint.Il est  trop loin de son nid pour s'y abriter.C'est bien ma veine ça, je vais encore attraper la crève. C'est décidé demain je pars de ce village si rien ne se produit pour me faire changer d'avis. En attendant il faut que je me trouve vite où m'abriter.

Jeudi....c'est raviolis hi hi hi ! Mais non je plaisante. Jeudi jour J  pour   retrouver Corty ? Allez Mensy, ne te décourage pas. Tu vas y arriver, fonce tu es une cureuillette de caractère que diable.
Je ne sais pas pourquoi je sens Corty tout près de moi, bizarre, bizarre. Tout çe est tellement suréaliste.
Mensy sort de son abri dehors tout est trempé par la pluie. Elle se met à appeler de toutes ses forces :
 "Corty, Coooorty, c'est Mensy, tu m'entends ? Où es-tu, réponds s'il te plait si tu m'entends "

Samedi 2 juin. Je me réveille tout plein de courbatures comme si j'avais reçu une bastonnade. Je ne sais plus où je suis. Je me sens très faible, je suis trempé. Je crois entendre des cris au loin. Je veux me lever mais je n'y arrive pas. Je sombre à nouveau dans le noir total

Dimanche 3 juin
Mensy à force de chercher, arrive enfin à l'endroit où Corty a perdu connaissance. Avec l'énergie du désespoir, elle le traine péniblement jusqu'à son abri de fortune, puis elle le frictionne énergiquement pour le réchauffer. La pluie a enfin cessé de tomber, faisant place à un soleil salvateur, de ceux qui vous réchauffent l'âme.
Mensy va chercher de l'eau à la source et la fait boire tout doucement à Corty. Elle est morte d'inquiétude, il a l'air si faible.
Elle installe la tête de Corty sur ces genoux, lui carresse tendrement les rastas et veille sur son bien être. Il va revenir à lui, elle en est sûre. Elle lui donnera alors quelques baies qu'elle vient de  cueuillir et ils pourront s'acheminer tout doucement vers le nid de Corty afin qu'il se repose.
Elle se rend compte à cet instant précis combien elle tient à Corty, comme elle est folle d'inquiétude pour lui, elle donnerait sa vie pour qu'il revienne à lui. La fatigue l'emporte sur sa volonté de veiller Corty et elle s'endort  tout contre lui. Ils se réchauffent mutuellement. Ils sont touchant l'un contre l'autre, dormant en toute innocence.

Lundi 4 juin. Corty rêve. Dans son rêve il voit une horde de kureuillette autour de lui, le baignant, le séchant, le portant sur un lit de mousse. Il est béat, il se laisse faire. Il ressent un bien être immense. Il refuse de se réveiller tellement il se sent bien.

Mensy se réveille et ne sait plus où elle est, ce qu'elle fait là. Elle met quelques instants à reprendre ses esprits.
Elle regarde autour d'elle, près d'elle et voit Corty endormi, blotti contre elle, souriant béatement aux anges. Elle le réveille et lui dit
"Corty, c'est moi Mensy, je suis là. On va rentrer chez nous. J'ai regagné mon nid près du tien, tu ne seras plus seul, je te le promets."
Corty se réveille, mais aucune réaction sur son visage, ni joie, ni peine pas même un soupçon d'étonnement. Son visage est totalement inexpressif. Mensy est très inquiète.
"Corty, tu ne me reconnais pas. M'as tu déjà oubliée ? S'il te plait répond moi" Ses yeux sont embués de larmes. Elle est tellement désolée de voir son cher Corty dans cet état second.
Que faire pour le tirer de là ?