Lundi 18 juin. Corty prend la patte de Mensy et ils se dirigent vers la scierie.
Dis Mensy tout au long du chemin si nous ramassions des baies et champignons que nous trouverions, car là bas je ne sais pas ce que nous allons trouver. Le sol est peut-être recouvert de sciure de bois et il n'y a peut être plus d'arbres aux alentours.
Corty tout en parlant prend un sac en bandoulière et rythme son pas à celui de Mensy. Elle ne marche pas vite Mensy se dit Corty. Est-ce qu'elle a peur ?

Mensy doit bien s'avouer à elle même qu'elle a un peu peur au fond. Mais pas de la scierie ou de ses éventuels dangers, non. Elle a peur de sentir son coeur cogner aussi fort dans sa poitrine, car Corty a pris sa patte et elle doit s'avouer que ça la trouble énormément, bien plus qu'elle ne le voudrait.

"Allez Mensy, pense à la scierie, concentre toi sur cet objectif, ce doit être ta soif d'aventures qui fait battre ton coeur plus fort." Mais au fond d'elle même, elle sait bien qu'elle se ment.

"Ho regarde ces beaux chmapignons" dit-elle. Et elle prend ce prétexte pour lâcher la patte de Corty. Elle a peur qu'il ne s'apperçoive de son émoi.

Mardi 19 juin. Corty met dans sa bandoullière les champignons que Mensy vient de lui donner. Il n'ose pas lui dire qu'ils ne sont pas comestibles de peur de la froisser. Décidément les  femelles n'y connaissent rien à la cueuillette des champignons. Il se dit qu'il les jettera quand Mensy ne fera pas attention. Ils continuent leur chemin. De temps en temps Corty ramasse des "bons" champignons et au fur et à mesure jette ceux de Mensy. Ils arrivent à la scierie.

"Hé Corty, fais attention. Regarde, tu as semé  tous les champignons que j'ai soigneusement ramassés durant le trajet. Halala quelle tête en l'air tu fais. Bon je vais les ramasser, ils sont intacts. Mais prends en bien soin, promis ?"

Mensy ramasse soigneusement tous les champigons qu'elle trouve à terre et les remet dans le panier l'air ravi. Corty la regarde bizarrement, mais cette fois elle sent que ce n'est pas vraiment un regard admiratif. Plutot un regard condescendant. Elle n'aime pas trop ce regard d'ailleurs car s'il l'a fait rougir c'est de colère celui là.
"Heu Corty, un problème ? Tu as un sourire en coin qui ne me plaît guère, j'ai dit une bêtise ?"

Mensy accélère l'allure pour devancer Corty et ne pas lui montrer qu'elle est vexée.

Jeudi 21 juin. Voilà elle est vexée maintenant, mais ses champignons je n'en veux pas. Corty pendant que Mensy est devant lui et va d'un bon pas vers la scierie, fait un trou et met tous les champignons vénéneux. Il rebouche aussitôt le trou. Voilà ni vu ni connu. Hé Mensy ne sois pas vexée, c'est l'été aujourd'hui et la fête de la musique. D'ailleurs tu es très jolie quand tu es en colère. Corty fait une bise sur le museau de Mensy en cette occasion. Il voit dans ses yeux une drôle d'expression. Aurait-il fait encore quelque chose de mal ? En tous les cas il ne regrette pas se bisou. C'était très agréable. Allez Mensy nous voilà arrivés asseyons nous devant la scierie et reposons nous. Nous avons tout le temps pour y pénétrer.

Mensy rougit jusqu'à la pointe des oreilles. Elle ne sait plus où se mettre. Pourvu que Corty ne remarque pas son trouble.
"Tu as raison Corty, faisons une halte ici, demain une dure journée nous attend. Qui sait ce qui se trame dans cette scierie?"
Joignant le geste à la parole, elle dérouile deux sacs de couchage qu'elle avait pris la précaution de cacher derrière les buissons la veille.

"Allez Corty, mangeons les bons champignons que nous avons cueillis chemin faisant, puis nous dormirons. Il sera bien temps demain de pénétrer dans cette scierie et d'en percer tous les mystères.
Tiens c'est bizarre je ne me souvenais pas avoir cueillis ceux ci de champignons. Bizarre autant qu'étrange non ? J'espère qu'ils ne sont pas hallucinogènes au moins."
Après avoir fait un succulent repas de champignons, de noisettes dodues et de baies sauvages Mensy dit 'Bon il est temps de dormir tu ne crois pas"
Elle se glisse dans le sac de couchage et fait mine de dormir. Mais elle a très peur de la nuit qui tombe. Elle aimerait rapprocher son sac de couchage de celui de Corty. Elle ne le fait pas car elle  a si peur qu'il se moque d'elle !
"B..bo...bonne nuit Corty, d...do...dors bien"

Vendredi 22 juin. Corty est rassasié du bon repas qu'il vient de faire. Il range tout pendant que Mensy se glisse dans son duvet. Il aurait bien continué à discuter devant un feu mais il voit qu'elle est fatigué. Il prend son duvet et l'étend près de celui de Mensy. Il se glisse dedans et met sa patte autour de Mensy afin qu'elle n'ait pas froid. Il sent son odeur, une odeur agréable mais qu'il n'arrive pas à définir. Puis lentement il sombre dans le sommeil.

Samedi 23 juin -
Mensy se réveille après une longue nuit de sommeil réparateur. Elle se sent bien, en sécurité. Elle s'apperçoit qu'elle est dans les bras de Corty. Elle n'a pas envie d'en sortir, il y fait si chaud. Non décidément, elle va rester là jusqu'à ce qu'il se réveille.  L'instant est magique, elle n'a pas envie qu'il s'arrête. Elle se blottit encore plus contre lui et se rendort un sourire béat au mueau
Le monde peut bien cesser de tourner, elle est en sûreté. Elle n'a rien à craindre.

dimanche 24 juin. Corty se réveille. Il a Mensy dans ses bras qui dort encore. Il ne bouge pas afin de ne pas la réveiller. Il réfléchit à ce qu'ils vont faire aujourd'hui. D'abord visiter la scierie s'ils peuvent y entrer car il croit bien avoir aperçu un cadenas sur la porte. Puis il aimerait bien revenir vers leur nid en empruntant le chemin des écoliers. Une fois devant le nid de Mensy il osera peut-être lui demander de le visiter. Il doit certainement être magnifique ce nid. Lui le sien, il est tout en désordre. Il n'a pas pris le temps d'acheter de meuble, ni de le décorer. Pour le moment il préfère passer tout son temps avec Mensy. Tiens elle se réveille, il fuit fait une bise sur son joli museau. Bonjour Mensy, tu as bien dormi ?

"Bonjour Corty. Je n'ai jamais aussi bien dormi de toute mon existence. Pour une fois, je n'ai pas eu peur de la nuit."
Mensy s'étire comme un chaton et baille à s'en décrocher le museau
"Bon on se lève ? Il reste des champignons d'hier j'ai une faim de cureuillette moi, pas toi ?"
Après un solide petit déjeuner, ils décident d'affronter enfin la mystérieuse mine qui fait couler tant d'encre.

Elle les imagine déjà tous deux franchissant le sésame des mille et une nuit, déjouant tous les pièges, délivrant tous les pauvres cureuils enchainés, fouettés cruellement afin d'avouer. Avouer quoi ? Elle l'ignore. Puis ils reviennent en héros, acclamés de tous, adulés....

Hooooo non alors, vision de cauchemar. Leur village si tranquillle assailli par les paparanuts de toutes les contrées. Tous leurs gestes épiés, amplifiés, déformés.
Adieu la tranquilité et les doux tête à tête. L'enfer quoi. Elle a connu l'atmosphére des grandes villes quelques jours, et merci bien elle n'a pas envie d'y regoûter.

"Heu Corty, si on revenait sur nos pas. Ne crois pas que j'aie peur surtout, avec toi je n'ai peur de rien. Mais je ne pense pas que nous devrions franchir cette porte. Qu'en penses-tu ?"